Exposition

 

Peindre l'enfance, pour Binh Chaumont, c'est retrouver la position des corps qui observent, qui sentent, qui pensent, qui sondent l'énigme de vivre.

Parés d'étoffes aux couleurs ténues, à même le sable ou les fleurs, enveloppés d'une atmosphère légère, accroupis, assis ou debout comme sidérés, retirés dans le sommeil comme dans un monde parallèle, ses enfants ont la vulnérabilité des fleurs, des fourmis ou des feuilles sous l'orage. D'où vient pourtant qu'on les sente invincibles ? Les couleurs déposées sur les peaux et sur les matières renvoient la transparence des souvenirs.

Mais quand on passe au noir et blanc, l'image de l'innocence enfantine se délaye. On voit comment les corps apprennent, très tôt, à comprendre le monde, à lui trouver des charmes dans les moindres interstices, à résister à ses folies. A devenir invincibles comme les insectes ou les brindilles sous l'orage.